Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 333
une seconde et grave blessure. Le à° régiment, qui de son côté a fait plier la gauche autrichienne, s’y rabat aussi.
L'ennemi redoubla ses efforts : le 79e le reçut « avec sa bravoure ordinaire, et un bataillon le chargea, tandis que le 84 en faisait autant. » Launay qui « marchait à la tête de ces deux régiments » est blessé. Son commandement est confié par Montrichard à Godart. « Cet effort à notre gauche termine la journée » (Rapport), malgré la fusillade qui a continué à droite.
Marmont diminue notre perte, et évalue celle de l'ennemi à 2,000 tués, blessés, noyés !
1809 (A1, p. 130.) Le marquis de Chasteler.
C'était un Belge. Né en 1763, colonel au service de l'Autriche, c'est lui qui accueillit La Fayette quittant la France (1792). Pris à Namur, puis échangé, il fut alors porté sur la liste des émigrés. Il se distingua devant Valenciennes où il recut sept blessures, et devint général-major; à Wattignies (1793); au déblocus de Mayence (1795). Instigateur de la deuxième coalition (1798), devenu lieutenant général, il reçut sa treizième blessure en Italie (1800;. A la paix, ses biens lui furent rendus (1802). Chet d'état-major général du prince Charles en 1805, il seconda en 1809, à la tête de 13,000 hommes, l'insurrection du Tyrol. Un ordre du jour de Napoléon, du 5 mai, déclara que le nommé Chusteler soi-disant général au service de l'Autriche, serait passé par les armes comme chef de brigands. Le prince de RohanGuemené, duc de Montbazon, naturalisé autrichien en 1808, était traité de même.
Il avait chassé du Tyrol Baraguey-d'Hilliers. Mais, battu par le général Lefevre le 13 mai, il résolut de passer entre les généraux français Marmont et Rusca, posté à Klagenfurth. Il entra à Laybach le 3 juin, quelques heures avant l’arrivée de l'avant-garde de Marmont, à Klagenfurth le 5, et sut tenir les Français en échec.
Le 8, l'avant-garde de Marmont arriva à une lieue de Villach. Mais Marmont jugea que Chasteler avait une avance de quarante heures de marche : on rentra à Laybach.
Cependant Macdonald, allant rejoindre le prince Eugène en