Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

6 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

insultèrent même les autorités locales. Je parvins, avec l'aide de plusieurs officiers, à faire rentrer dans l’ordre les mutins, et à apaiser les habitants qui me promirent de tout oublier. Cependant ces magistrats ne tinrent point parole, et deux d’entre eux allèrent porter leurs plaintes au général gouverneur de Tournai. Le lendemain, le bataillon se mit en marche pour Tournai, et, à moitié route, je reçus l'ordre positif du général gouverneur O’Moran, de faire halte et de lui livrer tous les individus qui avaient participé aux désordres de la veille. Je sus en même temps qu’en cas de refus de livrer les coupables, 4,000 hommes et quatre pièces de canon étaient disposés hors de la ville pour nous bien recevoir. D’après cela il n’y avait plus à balancer. Il fallut sérieusement s'occuper à découvrir les coupables, et la manière avec laquelle je m'y pris me réussit assez bien. Je feignis d’être content de ce qui s'était passé la veille, en témoignant mes regrets de ne pas m'être trouvé comme les autres dans l'affaire pour en faire voir de dures aux paysans (telle était mon expression.) J'engageai à cet effet, de concert avec mon quartier-maître‘ et mon adjudant-major, quelques ivrognes connus à qui je donnai de l’eau-de-vie à boire, en traitant de farces et de bagatelles tout ce qui s'était passé le jour d'avant,

Commandant d'Arras de faire partir le 6° bataillon du Pas-deCalais et dix autres à la destination de Douai, etc.

L'ordre particulier pour le 6° bataillon est antérieur; car, le 17 novembre, le lieutenant-colonel Godart remet, en conséquence de cet ordre, à l'assemblée administrative du département, une pétition du conseil d'administration du bataillon qui demande des bas, des souliers, etc.

L'assemblée vote, à cet effet, un mandat de 10,000 livres.

: © Le bataillon de volontaires étant une unité de corps, avait une im* portance particulière sous tous les rapports, avec son quartier-maître et sa compagnie de canonniers.