Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
E 258 1 difait : « Un corps de deux mille hommes de » troupe d'élite, armée à la légere, avec fix » cents chevaux, feront tirés de l’armée des » Pyrénées Orientales | & mis de fuite à a dif» pofition du général Dagobert. »
Ce général était arrivé à Perpignan vers la fin du mois de ventofe ; Dugommier , étant à cette époque à la veille de frapper un grand coup, n'avait pu lui remettre les douze mille hommes. On lui avait feulement donné quatre ou cinq bataillons, & il était parti pour Puycerda. Dagobert avait, pendant le mois de germinal, fait une petite invañon en Catalogne ; il avait attaqué & pris plufieurs villages en-avant de Belver ; il était entré dans la ville d'Urgel ; mais étant tombé malade en y entrant, on abandonna le projet d’attaquer le fort. La colonne fe retira de la Seu-d’Urgel, & vint reprendre les premieres pofitions dans la Cerdagne efpagnole. Dagobert futrapporté à Puycerda, où il mourut les derniers jours de germinal. Ses freres d’armes porterent fon corps au Mont -Libre, & il fut enterré au pied de Parbre de la liberté. Ce brave & ancien officier fut regretté de toute l’armée : on ne l’appellait que le caporal Dagobert, parce qu’il était toujours le premier au feu, & qu'il était très affable envers le foldat ; l'ennemi l'avait furnommé le demonio, à caufe de fon intrépidité & de fes fuccès. Jai dit plus haut qu’il avait été deftitué avant mon arrivée à l’armée des Pyrénées ; mais s'étant rendu à Paris, il y avait