Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
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Je trouvai, en arrivant à Puycerda, un agent civil, chargé par les repréfentans du peuple de la garde & refponfabilité des prifes faies fur fennemi, des contributions, de l’adminiftration des bâtimens, des immeubles & meubles faifis pour la république. Je n’eus à me mêler de rien de tout cela, & je ne m’en fuis jamais mêlé pendant tout le tems que j’ai commandé dans ce pays conquis; car cet agent civil fut, quelque tems après mon arrivée, remplacé par une commiffion civile, nommée par les repréfentans du peuple, & ne rendant compte qu'à eux.
Pour donner une jufte idée de l’état où je trouvai la Cerdagne efpagnole à mon arrivée, je tranfcris l’expofé que j'en fis aux repréfentans du peuple, en leur envoyant un de mes aides-de-camps, chargé de leur remettre avec ma lettre un tableau général des forces de la divifion, foit en hommes, foit en armes, foit en provifions de toute efpece.
« Puycerda, 22 floréal an 2 de la république (11 mai 1794).
» Citoyens repréfentans, j’envoie auprès de vous un de mes aides-de-camps pour vous mettre entiérement au fait de la divifion du MontLibre. J'ai vu par quelques journaux, qu’on s’eft beaucoup trompé fur le récit de l’opération de la Seu-d’Urgel; & je crois bien que, fans la maladie de Dagobert, on eût pris le château, au lieu de s’amufer à piller la ville.
» Il eft de fait qu’il n’y avait ni forces ni munitions au château d'Urgel, appellé Caftel-Ciot-
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