Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
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$. 157: Le pays que nous avions à parcourir pour nous rendre de Puycerda à Campredon eft entiérement montagneux; &t nous n'avons fouvent trouvé d'autre chemin à fuivre, avec nos mulets_de convoi & nos traîineaux, que le eours des torrens. Ce qui rendait cette marche longue & pénible, c’eft que le plus fouvent on ne pouvait marcher qu'un à un, & qu'il était dangereux de fe trouver furpris dans des gor-
es. Nos convois ne pouvaient avancer qu'à mefure que nos éclaireurs chaflaient, de toutes les hauteurs environnantes, les miquelets efpagnols, & les payfans catalans.
Cependant, dans l’efpace de fept jours, nous eûmes pris Dory, Tores, Ribbes, Campredon, S. Jean des Abadeflas, & Ripoll: nous eûmes dans ces fept jours conduit notre artillerie & des convois immenfes dans: des endroits où nous ne les euflions certainement pas pañlés fans la précaution que j'avais prife de faire tirer nos traîneaux par des bœufs; car il eft à obferver que dans la montée la plus longue & ka plus rapide le bœuf ne reculepoint, & que les mulets & les chevaux ne:pourraient jamais faire dans les hautes montagnes ce qu’on peut y faire avec des bœufs. : t
Je ne parle pas des petits combats que nous eûmes à foutenir pour arriver jufqu'à Ribbes; car quelques fufillades de l'avant-garde de chacune de nos colonnes fuffirent pour diffiper tous les obftacles qu’on avait cherché à nous oppofer.
Ribbes fit quelque réfiftance ; cependant quelques coups de canon Pre l'ennemi à
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