Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
L 286 ] que la république ne fefait point la guerre aux peuples.
$- 160: Etant à Ripoll, & fefant évacuer nos prifes fur le quartier général de Dugommier, je fentais qu’il était inftant de hâter la marche de ces convois, parce que je n'étais parti de Campredon qu'avec environ trois mille hommes, defquels j'avais laiflé une portion à Saint-Jean des Abadeflas, pour conferver ma communication &t me ménager une retraite füre. Il faut de plus obferver que chaque jour il me fallait employer une partie de la troupe à accompagner les convois des mulets qui tranfportaient les prifes à Campredon. Là les hommes & les mulets étaient relevés par d’autres qui allaient à Prats de Mollo, & cette colonne mobile était jour & nuit en marche : de maniere que lon voit qu’il me reftait peu de forces pour réfifter en cas que l’ennemi m'eût attaqué à Kipoll.
Cette entreprife, j’ofe le dire, fut des plus hardies, & fi les circonftances euflent permis qu'on m’eût fecondé dans mon opération, notre incurfion en Catalogne eût été bien plus lucrâtive. On remarquera qu’à cette époque Bellecarde était encore entre les mains des ennemis, & que Dugommier n’avait encore ni Rofes ; ni Figueres ; enforte que je me trouvais bien avant hors de notre ligne, & forçant, par la promptitude ou plutôt la témérité de ma marche, les villes d'Olot & de Vic à évacuer leurs objets précieux fur Barcelone; aux portes de laquelle je ferais venu , fi j'eufle eu à ma difpof-
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tion les forces promifes à Dagobert par le co-