Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

( 321 ) le poids de mes fon@ions : cependant, quand je vis que je n'étais plus en état de me porter à la tête des troupes ni à pied ni à cheval, j'en fis part au général Dugommier & aux Tepré= fentans du peuple. Je leur dis que , forçé de m'en tehir à donner des ordres dans mon lit, je craïgnais de compromettre le pays & les forces dont le commandement m'était confié. Je leur demandai lautorifation de me retirer, pour faire des remedes , à Prades, lieu qui m'était indiqué par les officiers de fanté,

Le général Dugommier continuant de me répéter qu'il n'avait ni ordre ni permifñion à me donner, parce qu'il me regardait comme général en chef, j'obtins des repréfentans du peuple un arrêté pour me rendre à Prades.

Avant de quitter les deux Cerdagnes, je crus devoir communiquer au général chef de l’état= major à Puycerda le plan que je croyais le plus

ropre à défendre la divifion du Mont-Libre & le pays conquis. Je fis aufi pañler ce plan de défenfe au général Dugommier, parce qu’il venait de donner l’ordre de tirer fix mille hommes des deux Cerdagnes , pour les porter du côté de la Jonquiere. Il importait en effet que je lui démontrafle dans quel état le départ de ces fix mille hommes laiflait les deux Cerdagnes.

Je dois, avant d’expofer ce plan, dire que je profitai de ces fix mille hommes pour une OpÉ= ration importante, auparavant que de les envoyer à Dugommier ; c'eft-à-dire, dans l'inter= valle qu'il avait fixé pour leur départ. Inftruit que l'ennemi reconftruifait le pont de Bar