Mémoires sur la Révolution française

144 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT mais qui ne connaissaient pas leurs idées politiques. Ils pensèrent que je serais envoyée le lendemain à la guillotine, et ils étaient enchantés de leur découverte. Je leur étais suspecte depuis longtemps, me dirent-ils; mais ils avaient découvert que j'étais en correspondance avec les ennemis de la République ; et celle découverte me coûterait cher. Je leur répondis que M. Fox élait leur ami et qu’il était en correspondance avecle Comité de surveillance, quiétaitalorsleur grand tribunal. Ils déclarèrent qu'ils avaient l’ordre de m'arrêter celle nuit même, puis ils mirent leurs écharpes sur l'épaule et m'arrêlèrent, au nom de la République française. Is prirent tous les papiers qu’ils voulurent, me permirent à peine de jeter un châle sur mes épaules, quoiqu'il fit très-froid, et mirent les scellés sur mes meubles. On peut facilement imaginer ce que dut souffrir pendant cette nuit la pauvre madame de Périgord. Elle crut qu'ilsavaient

mis les scellés sur les portes de ma chambre, et quoi-