Mémoires sur la Révolution française

158 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT sont : Mon Dieu, que jesuis fâché de vous voir ici. »

« —Il est clair alors, dit Chabot, qu’il pensait avec effroi que vous seriez interrogée sur son compte et qu'il avait peur que vous ne le trahissiez. »

Je commençai à m’alarmer fortement et je fondis en larmes. — « Les larmes ne nous importent guère, me dit-il; si on réunissait toutes celles qui ont été répandues dans cette salle, il y aurait de quoi fournir de l’eau à toutes les maisons de Paris. » Il continua : — « Ne savez-vous pas que d'Orléans a voulu se faire roi et renverser la République? » — « Je suis sûre que non! » répondis-je. — « Vous savez pourtant que c'est la vérité; c’est pour cela qu'il a voté la mort du roi. » — « Je voudrais du fond du cœur qu’il ne l’eût pas fait, m'écriai-je, il pourrait être heureux maintenant. » — « Pourquoi l’a-t-il donc fait? » — « Parce que vous l'avez tous forcé à commettre cet effroyable crime. » — « Vous croyez donc que c’est un crime?

Vous êtes bien impudente de parler ainsi en pareil lieu;