Mémoires sur la Révolution française

LA RÉVOLUTION ÉCLATE 93

de

misérables qu'ils avaient placés auprès de lui et qui s'adjoignirent d'autres misérables, qui n'eurent de cesse qu'ils ne l’eussent poussé à sa ruine totale et au déshonneur.

Je regrette d'être obligée de dire tout cela, car je connaissais le duc d'Orléans depuis des années et il a toujours élé bon et aimable pour moi, comme il l'était du reste pour tous ceux qui l’approchaient. J'avais une véritable affection pour lui et j'aurais donné ma vie pour lui épargner le déshonneur. Aussi personne ne peuts’imaginer ce que j'ai souffert, en le voyant se plonger par degrés, petit à petit, dans toule sorte de malheurs ; car j'ai la conviction au fond de l'âme qu'il n'a jamais cru ou voulu aller aussi loin qu'il l’a fait.

Ma vraie consolation est de n'avoir pas manqué de l'avertir depuis le premier jour des troubles de Paris, et de lui avoir annoncé comment tout cela finirait. Je déplore amèrement le peu d'influence que j'ai eu

sur iui, Car j'ai toujours détesté la Révolution et ceux