Mémoires sur la Révolution française

36 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

avait conservé l'étiquette, qui convient à une grande reine. Elle se fit ainsi beaucoup d’ennemis parmi les vieilles et sévères dames de la cour qu’elle n’aimait pas, et ne s’attacha qu’à la jeunesse dont les goûts étaient plus en rapport avec les siens. La vieille noblesse ne le lui pardonna jamais; ses actions les plus innocentes furent représentées sous un mauvais jour, et ses ennemis lui prêtèrent toutes sortes de vices. Mais qu'ils réfléchissent un moment aux personnes qui formaient la société la plus intime de la reine : c'était madame Élisabeth, sœur du roi, qui était un ange aussi pur que la neige. Était-il vraisenrblable qu'elle se fût prètée au déshonneur de la reine? Cette idée est affreuse, et pourtant les parlics de Trianon, qui furent un grand sujet de calomnie, se firent toujours sous la direction de celte vertueuss princesse. L’attachement de madame Élisabeth pour la reine dura jusqu'à ses derniers moments, ce qui

est une preuve surabondante de l'innocence de Maric-