Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

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ne décréta pas ce qu'il lui demandait, elle laissa passer, mieux que cela , elle plaça hautement le nom de Dieu dans sa déclaration des droits de l’homme , et elle dit (art. 4% de la constitution) : « L'assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre souverain, les droits suivants de lhommeetdu citoyen; » et Mirabeau, en mémoire de ce décret , et pour la défense de l'assemblée , qu'on accusait d'être hostile à la religion et à ses ministres , s'écriait : « Vous les persécuteurs de la religion ! Vous qui lui avez rendu un si noble et si touchant hommage dans le plus beau de vos décrets ! Vous qui consacrez à son culte une dépense publique, dont votre prudence et votre justice vous eussent rendu si économes | Vous qui avez fait intervenir Ja religion dans la division du royaume , et qui avez planté le signe de la croix sur toutes les limites du département | Vous, enfin, qui savez que Dieu est aussi nécessaire aux hommes que la liberté L»

Ce dut être R, pour Naigeon, une amère déception. Quoi ! faire une révolution pour n'y pas comprendre Dieu , comme le reste, et être condamné à voir encore ce fantôme demeurer, non-seulément dans les mœurs, mais dans Ja loi! c'était à désespérer des progrès de la raison publique. Il y avait toutefois recours et appel possible de l'assemblée nationalesà la convention et de Mirabeau à Robespierre. Mais tout devait se tourner contre les vœux de Naigeon ; et un jour, qu’au plus fort de la terreur, à son air troublé et bouleversé, les amis auxquels il se présentait le croyaient en péril de vie, et lui demandaient s'il était sur la liste des victimes: « C'est bien pis, s'écria-til; — Eh! quoi donc? — Ce monstre de Robespierre vient de décréter

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