Manuel pratique pour l'étude de la Révolution française
VIII LETTRE-PRÉFACE
ON pourrait ajouter que le secret d’instruire est de ne dire que ce qu’il faut. Ce secret, vous le possédez par don naturel, vous en usez en homme de goût.
Ce qui donne beaucoup d'autorité à votre Manuel, c’est que tous ces instruments de travail, toutes ces sources, tous ces moyens d'investigation que vous signalez, on sent que vous ne les connaissez pas par oui-dire, que vous vous en servez vous-même, et c’est pour les avoir pratiqués que vous les jugez utiles.
Les jeunes gens sont bien heureux d’avoir de telles facilités! Je me rappelle mes débuts, l'abandon où se trouvait un étudiant en histoire de la Révolution, obligé d’improviser, lui seul, toute sa bibliographie, tâtonnant et errant, sans un secours, sans une lumière, et j'ai passé une grande partie de ma vie à me procurer, une à une, au hasard des rencontres, incomplètement ou péniblement, les indispensables connaissances que votre excellent Manuel offre toutes à la fois, épargnant au lecteur des années de recherches et d'incertitude.
Mais vous ne faciliterez pas seulement la production historique : vous la réglerez et l’ennoblirez par la leçon de mesure el de goût que votre exemple offrira aux jeunes gens.
Agréez, cher Monsieur, l'expression de mes affectueux remerciments. A. AULARD.