Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits
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de celui qu'elle appelait hautement le martyr de la liberté; avec les livres, les papiers et les manuscrits de J.-P. Marat (1).
Vers 1835, Albertine Marat habitait rue de la Barillerie, 33, en face le Palais de Justice.
Il se réunissait, de temps à autre, chez cette femme un club d'élite, une Société d'hommes distingués, penseurs, historiens ou philosophes, aimant à remonter aux sources de la Révolution, avides d'entendre de la bouche même des spectateurs du terrible drame le récit vivant et coloré des scènes dont ils avaient eu l’heureuse fortune d’être les impassibles témoins.
On y voyait un publiciste de grand mérite, Hauréau, l’érudit auteur de l'Zistotre littéraire du Maine; Alph. Esquiros, qui a brossé en quelques pages énergiquement pittoresques l'Histoire des Montagnards ; Emile de la Bédollière, écrivain aimable à ses heures ; le colonel Maurin, l’infatigable collectionneur des écrits et objets de la Grande Epoque; et un disciple fervent de Jean-Jacques, et surtout de Bernardin de Saint-Pierre, dont il était quelque peu parent par alliance, Aimé Martin, connu surtout comme
(1) Outre plusieurs manuscrits de son frère, Albertine avait conservé son diplôme de docteur de la Faculté d'Edimbourg, une bague et des cheveux qui échurent plus tard par voie de succession à son arrière petit-neveu. (Lettre inédite de M. Th. Dufour),