Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits
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mais je ne saurais être de l'opinion du phosphorique Sage dont j'estime beaucoup les hardiesses, le génie et le savoir. Vous aurez peut-être vu dans les derniers mémoires que j'ai publiés que la lumière était un composant de phlogistique, et par conséquent que le phlogistique n'en étail pas une partie, je crois avoir des preuves saus réplique de cette assertion dans des expériences chymiques, qui vous frapperont, et en particulier dans certaines crystallisations, mais j'oublie que je parle d’un homme d'un mérite rare dont les idées doivent ètre pesées longtemps avant d'être soupconnées, l'amour seul de la vérité me fait proposer ce que je vous conlie, el l'espérance de vos lecons m'empêche de cacher ce que je pense, lorsqu'il est contraire à des idées que vous honorez de votre suffrage. J'ai l'honneur d'être avec une parfaite considération Monsieur, Votre très humble et bien obéissant serviteur,
SÉNEBIER, bibliothécaire de la République de Genève.
Genève, ce 31 juillet 1780.
No XXX VII Document inédit, communiqué par M.Th Dufour, (de Genève)
Lettre de J.-P. Marat à Georges-Louis Le Sage du 11 avril 1781 (1).
À Monsieur Le Sage, célèbre mathématicien à Genève.
On est toujours très flatté, Monsieur, de mériter l’approbation d'un juge aussi éclairé que vous l’êtes; et on
(1) Bibl. de Genève : original autographe, 1 page in-4°. Le Sage a écrit au bas : « N. B. Il à été tué, par Mlle Charlotte Corday, le 13 juillet 1793. »