Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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vérités neuves, sans dépriser celles qui nous ont été annoncées par MM. de Buffon, Haller, Le Cat et tant d’autres. Il fallait commencer par rendre justice à tous ceux qui ont essayé de nous faire connaître l'homme, pour se concilier du moins la bienveillance de l'être dont on parle ;et, quand on n'a rien à dire, sinon que le siège de l'âme est dans les méninges, on ne doit pas prodiguer le mépris pour soi-même, à un point qui révolte tous les lecteurs, à qui cependant on veut plaire.

» Si M. J.-P. Marat traite mal ses contemporains, il fautavouer qu'il ne traite pas mieux les anciens philosophes. Nous représenterons -d’abord qu'il ne doit rien reprocher à Socrate, puisque Socrate n’a jamais rien écrit : nous le ferons souvenir que Platon fut le premier chez les Grecs qui enseigna non seulement la spiritualité de l'âme, mais encore son immortalité. > Nous lui dirons qu'Aristote, le précepteur d'Alexandre, savait fort bien distinguer son pupille de Bucéphale, et n’a jamais dit dans aucun de ses ouvrages qu'il n'y eût d'autre différence entre Alexandre etson cheval, sinon qu'Alexandre avait deux bras et deux pieds et son cheval quatre jambes... »

Et plus loin ; « M. Marat croit avoir découvert que le suc des nerfs est le lien de commu-