Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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jaloux d’assurer «le respect des formes, conservatrices des corps (1), » né consentirent à accorder les lauriers académiques qu'à l'auteur lui-même ou à un personnage muni de sa procuration. Il y eut, au reste, en la circonstance, échange de bons procédés :

Marat envoya un exemplaire de ses œuvres physiques, tandis que l’Académie lui adressait une copie de son Mémoire, avec mandat sur le caissier de la Monnaie, pour qu'on lui délivrât, sans frais, la médaille frappée à son intention. Cette dérogation aux statuts fut consignée dans les registres de l’Académie, en échange du beau présent dont Marat avait enrichi la bibliothèque de cette Compagnie.

Pour apprécier en toute connaissance de cause le travail de Marat, il faut se reporter au temps où il fut écrit. L’électrothérapie était alors un remède nouveau, le remède à la mode dont on faisait une panacée. Depuis le jour où un physicien de Genève, Jallabert, avait guéri par ce moyen un artisan paralytique, on avait répété son expérience dans toutes les Facultés d'Europe, sans chercher à en donner une explication scientifique. Comme au début de toute découverte, l'empirisme était le seul guide des obser-

(1) Chévremont, Esprit politique de Marat, t. II, 448.

(2) Chévremont, Esprit politique de Marat, p. 452. 5: