Missions dans le Diocèse d'Angers : sous la restauration

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élégance. La pompe religieuse devait à la piété tout ce qu’elle avait d'éclat; on ne voyait là qué de vrais chétiens. À péine, dans une si grande multitude, distinguait-on quelques hommes mus par d’autres motifs que ceux de la foi, et qui, pour servir leur parti, venaient épier le prédicateur et observer ses actionk, comme faisaient autrefois les Juifs à l’égard du Sauveur. Il paraît que, malgré leur bonne volonté, ils n’ont rien trouvé à reprendre, car là Gazette des Cultes n’a point critiqué cette procession. Le missionnaire a fait renouve-

ler à ses auditeurs la promesse du pardon des injures et.

les fidèles se sont retirés après avoir reçu la bénédiction de leur évêque, qu’on est sûr de rencontrer partout où il y a de saints exemples à donner. Ainsi se sont terminés ces exercices qui ont réveillé la ferveur d’un grand nombre, mais qui aussi ont semblé ranimer la malveillance de quelques infortunés pour lesquels ce pieux spectacle est un reproche de leur défection. » __ La croix de mission fut érigée au bas du boulevard Carnot actuel, près la douve du Port-Ayrauli. Ce monument ayant été l’objet des insultes de plusieurs, après la révolution de juillet, le maire d’Angers, sur la proposition de l’évêque, ordonna de transférer la croix dans l’église Saint-Serge (arrêté du 28 février 1831). Elle est actuellement à Notre-Dame de Beaupréau, où elle fut solennellement plantée le 1er février 1863, à la suite d’une mission prêchée par les Pères Capucins.

F. UZzUREAU,

Directeur de l’Anjou Historique

Exrrair DES Mémoires de la Société nationale d'Agriculture Sciences et Arts d'Angers

om Angers, imp. G. Grassin, — 7-19