Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales
290 NAPOLÉON AU DUC DE CADORE.
corps législatif et au président du conseil du gouvernement. Vous ne leur donnerez dans ces lettres aucun titre (1).
#* NAPOLÉON A JÉRÔME NAPOLÉON, ROI DE WESTPHALIE.
Rambouillet , 13 juillet 1810. — … Je ne crains qu’une chose pour le roi, c’est que cela ne le fasse passer pour fou ; et il y a dans sa conduite une teinte de folie. Si vous apprenez où il s’est retiré, vous lui rendrez service de l’engager à revenir à Paris et à se retirer à SaintLeu, en cessant de se rendre la risée de l’Europe. Entremettez-vous pour cela. On me fait entrevoir d’Amsterdam que le roi pourrait se rendre en Amérique, et qu'il s’est procuré à cet effet un passe-port par un officier qu’il aurait envoyé à Londres. S'il vous est possible de vous opposer à ce projet insensé , même par la force, faites-le.
P. $. La famille avait besoin de beaucoup de sagesse et de bonne conduite. Tout cela ne donnera pas d’elle une bonne opinion en Europe. Heureusement que j’ai lieu de penser que l’impératrice est grosse (2).
Naporéon À M. DE CHAMPAGNY, DUC DE CADORE,
MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES,
Rambouillet, 17 juillet 1810. — M. le duc de Cadore, il est convenable de faire une circulaire ministérielle dont vous me soumettrez
(1) Voici le texte des lettres à écrire par la reine Hortense :
« Au président du corps législatif de Hollande. M. le président Van der Heïm, j'ai reçu votre lettre du 3 avec les différentes pièces politiques qui y étaient jointes. Étrangère à ces matières, je n’ai pu qu'expédier sur-le-champ un courrier à l'empereur, chef de la famille impériale et spécial tuteur de mon fils comme grand-duc de Berg, pour connaître ce que mon fils et moi avons à faire, »
« Au président du conseil de gouvernement de Hollande. M. Jawlande Poll, j'ai reçu votre lettre que m'a remise M. de Spaau avec une lettre du roi. Je me suis empressée de soumettre le tout à l'empereur comme chef de la famille impériale. Je ne puis rien faire sans ses ordres. Étant plus spécialement tuteur de mon fils comme grand-duc de Berg, c'est une nouvelle obligation pour moi de ne rien préjuger de ce qu'il croira utile au bien du pays, à mes enfants eb à moi. »
(2) Nous publions cette lettre non d’après la minute, mais d'après une copie faite en 1842 sur la pièce originale que possédait le prince Jérôme, et déposée alors aux Archives nationales,