Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales
LXVI NAPOLÉON I ET LE ROI LOUIS.
Louis, par une sorte de dégoût de sa situation personnelle, à donner son adhésion à la communication qu'on va lire. Le 27 mars 1808, il lui écrivait : € Mon frère, le roi d'Espagne vient d’abdiquer ; un commencement d’insurrection a éclaté à Madrid; le grand-duc de Berg a dû y entrer, le 23, avec 40,000 hommes. Certain que je n'aurai de paix solide avec l'Angleterre qu’en donnant un grand mouvement au continent, j'ai résolu de mettre un prince français sur le trône d'Espagne. Le climat de la Hollande ne vous convient pas. D'ailleurs la Hollande ne saurait sortir de ses ruines. Dans ce tourbillon du monde, que la paix ait lieu ou non, il ny a pas de moyen pour qu’elle se soutienne. Dans cette situation des choses, je pense À vous pour le trône d'Espagne. Vous serez souverain d’une nation généreuse de onze millions d'hommes et de colonies importantes. Avec de l’écanomie et. de l’activité, l'Espagne peut avoir 60,000 hommes sous les armes et cinquante vaisseaux dans ses ports. Répondezmoi catégoriquement quelle est votre opinion sur ce projet. Vous sentez que ceci n’est encore qu'un projet, et que, quoique j'aie 100,000 hommes en Espagne, ilest possible, par les circonstances qui peuvent survenir, ou que je marche directement et que tout soit fait dans quinze jours, ou que je marche plus lentement, et que cela soit le secret de plusieurs mois d’opérations. Répondez-moi catégoriquement. Si je vous nomme roi d'Espagne, l’agréez-vous ? Puis-je compter sur vous ?Comme il serait possible que votre courrier ne me trouvât plus à Paris et qu’alors il faudrait qu’il traversât l'Espagne au milieu de chances qu’on ne peut prévoir, répondez-moi seulement ces deux mots : « J’ai reçu votre lettre de tel jour, je réponds oui, » et alors je compterai que vous ferez ce que je voudrai, ou bien € non, » ce qui voudra dire que vous n’agréez pas ma proposition. Vous pourrez ensuite écrire une lettre où vous