Observations du comte de Lally-Tolendal sur la lettre écrite par M. le comte de Mirabeau au Comité des recherches, contre M. le comte de Saint-Priest, ministre d'État
16
gands forçoient les grilles du château , ils eroyoient enfon. cer les murs de l’aflemblée nalionale ! Lorfqu’ils alloient droit , & fans héfiter, aux appartements de ceux qu'ils avoient profcrits, ils ne croyoient pourfuivre, ils ne prétendoiïent chereher que des députés! Ah! c’en eft trop. Votre intention eft évidente : en prétendant que la confpiration étoit dirigée contre l’affemblée nationale, vous voulez faire croire encore qu'il n'y a eu de confpirateurs que ceux que vous appelez les ennemis de laffemblée nationale, les ennemis de Pérat, les ariflocrates , les Nobles en un mot. Je ne fuis pas fufpett : 1l eft vraifembiable qu’une partie de cés nobles ne me pardonnera jamais plufieurs de mes opinions, dans lefquelles je refte inébranlable : mais , qu’ils foient juftes ou non, moi je veux Pêtre. Je nai point trahi la caufe de la nobleffe, en combattant fes préjugés ; j'ai prétendu fervir les droits du peuple & non flatter fes pafhons. Je ne laïflerai pas plus ciiomnier lune que Pautre : & lorfqu'on me préfentera les nobles comme agents, par-tout où ils font viétimes; lorfqu’on me dira que ce font les nobles qui ont fait brûler leurs châteaux; lorfque je lirai dans une lettre écrite à un comité ide Franche-Comté, que les nobles ont formé le projet de mettre le feu à la falle de l’aflemblée, & d’égorger dans le tumulte tous les membres des communes À lorfque je verrai que par-tout fur les routes, on recueille des preuves non équivoques d’émiffaires envoyés pour répandre des terreurs de ce genre; lorfqw'on ne rougira pas enfin de donner à entendre que la commotion du $ o&obre, ainfi qu’on l’appelle, s°e/? opérée par des nobles, alors je réclamerat avec toute la force qui eft en moi contre cet oubli de toute vérité, de toute juftice & de toute pudeur. Alors je m’éleverai contre l’égarement du peuple autant que je m’étois élevé contre fon oppreffion. Plus je le chéris fincèrement , plus amèrement je le plaindrai d’être livré à de tels fédudeurs; & jauraf bien de la peine à ne pas gémir de m'être tant abandonné à une caufe , qui, if jufte dans fon principe, fi touchante dans fon objet, eft devenue méconnoiffable, foit par les
moyens , foit par les excès dont on l’a fouillée. Faut-il fe réfoudre à citer la feconde phrafe dénoncée
dans la lettre du miniftre ?
. M. de Saint-Prieft a voulu rendre un hommage à l’affemilée nationale; il a dit qu’7 enoic de lui donnerune : preuve