Oeuvres diverses, стр. 211
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tyran. Malheur à toi! Il n’y a plus de pitié pour une passion aussi criminelle ; et si c’est bêtise, elle est telle,
qu'elle devient perversité.
TRAHISON DE L’EMPIRE
Or, le tyran est surtout et avant tout la défaite, l’incapacité et la honte. C’est lui qui a préparé, provoqué et agcompli le désastre. C’est lui qui le continue. C’est lui qui met la France entre deux feux (1).
À la nouvelle de nos désastres, un mouvement national s'était produit digne de 93. Toute la France : hommes, vieillards, enfants, s'était levée en masse, demandant des armes, des cartouches et l'ennemi. Tout entiers au sentiment du territoire foulé, ils comptaient sans leur maître. Allons donc ! Des armes à ces esclaves tant houspillés! Rien que cette pensée jetait plus de terreur dans la conscience impériale que « Notre Fritz» ou Steinmetz. Les sous-préfets de Bonaparte eussent presque rendu grâce aux uhlans de couper les cordes du tocsin, si redoutable à l’oppression (2). Il fallut la débâcle, la marche des Prussiens sur Paris, et aussi, à vrai dire, le succès des infamies et sophismes policiers pour arracher une à une des armes soigneusement dérobées à la nation. Neuf départements furent ainsi livrés sans défense à l'ennemi. Les Palikao n’ont pas même eu encore recours à la mobile.
(1) La Montijo a employé cette expression dans un de ses libelles contre le parti républicain. Le procès dé la Villette et les condamnations à sa suite montrent surabondamment qui place les Français entre deux feuæ.
(2) Le maire bonapartiste de Colmar fit conduire à la prison de ville, menottes aux mains, les jeunes gens qui voulaient se défendre contre les Prussiens. (Séance du Corps législatif du 31 août.) :