Oeuvres diverses

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excès populaires »; puis : « Mes votes sont faussés, il y æ erreur; ce sont ceux de Fould, » — Le tout couronné par. le mot de passe des vieux traîtres, la formule sinistre et magique qui englue les foules et fauche les révolutions : « Union ! union! Concorde! concorde ! » pour nommer ce pauvre Pagès député. Le râle des victimes et « il faut en finir ! » ont répondu.

Repoussé en 1857, parce que les souvenirs saignaient encore, et qu'Havin, le roi de Paris, lui fut opposé, Garnier a-bien préjugé de linsouciance et de l'oubli populaires. Les pavés des rues Saint-Antoine et du faubourg du Temple ont dû tressauter. Pagès, renouvelant la campagne de 1847, et sûr d'Havin cette fois, au défaut de Bancel, a été nommé député de la Seine par le prolétariat égaré. Que dis-je? cet inlortuné GarnierPagès est monté en grade; il a eu sa Passion, en face de laquelle pälissent tous les autres; il est devenu martyr à 500 francs par mois. Le législateur de 48 a récolté les fruits de sa réglementation du droit de réunion ; de règlement en règlement, le flot est monté jusqu’à lui. Rien n’égalait sa surprise. Compère Carnot eriait au quiproquo. « Des hommes comme nous, répétaient-ils en chœur avec l’accent de la pudeur outragée, des hommes comme nous sur les bancs! Nous, les défenseurs de l’ordre, les sauveurs de l'aristocratie, les antagonistes de tout excès! Nous prendrait-on pour ces fanatiques qui ne comprennent ni chartes ni constitutions, et que nous avons contribué tant de fois à jeter ici! » |

Un moment, la lueur du jour a éclairé les profondeurs du bourbier électoral; on a pu sonder les mystères du tripotage sans principe et sans grandeur, le mépris de ces hommes l’un pour lautre, les ambitions et les rivalités mesquines, en un mot, tous les déguisements de légoïsme. Il à fallu bien vite fermer cette fosse. On a fait un beau discours en