Oeuvres diverses

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lambris des palais, les futurs vainqueurs de la Bastille, hommes de juin et d'août, tronçons de la grande Commune : l’athlétique Saint-Hurugue, l'huissier Maillard, quivasommer le roi jusque dans son Versailles ; le brasseur Santerre, à la voix de stentor ; Marat, l’homme de la fureur et de la justice; le beau Polonais Lazouski, commandant les canonniers de Saint-Marcel ; le mystérieux Gusman, les jeunes Varlet et Rossignol, les Hébert, les Momoro et les Chaumette, apôtres prédestinés de la Raison.

Ge qui distingue ces âpres lutteurs de la cohorte des illustres, c’est qu’altérés de justice et de réparation, ils mettent sans hésiter la main à la besogne.

Les dieux de l’olympe politique restent cachés dans leur nuage. Ces enfants perdus de l’idée, cerveaux brûlés de la fièvre patriotique, poussent les événements et forcent la main à la Fortune.

Ils sont au Palais-Royal, lorsque le Camille Desmoulins de 89 pousse son brülant appel aux armes. Le 417 juillet, tandis que Danton et Legendre déjeünent à Fontenay, ces obscurs, ces fous vont au Champ-de-Mars signer la pétition de déchéance, que signera tout à l'heure le sang du peuple. Echappés aux balles bourgeoises, ils élèvent à leur tour le drapeau rouge, « loi « martiale du peuple proclamée contre la rébellion du « pouvoir exécutif. » À leur voix, les sections vont bientôt prouver au roi inviolable la vanité de son veto, et les ménagères parisiennes coifferont le petit-fils de saint Louis du rouge bonnet de Liberté.

Avertissement inutile ! chimère de conciliation ! Brunswick se déclare le vengeur des souverains outragés dans Louis XVI, le royalisme trahit et menace, les ulémas de Vendée prêchent la guerre sainte, Roland veut fuir jusque derrière la Loire, et l’Assemblée, aplatie par la peur, subit les impertinences de La Fayette. C’est au peuple encore à se sauver lui-même.