Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait
(SEPTEMBRE 1785) 5
ses parents, ni sa sœur, ni son beau-frère, et qu’il permettait tout au plus à son fils d'entrer pendant quelques minutes. Je pris donc le parti de rester quelques jours à Semur, n’osant pas même envoyer savoir des nouvelles du malade, de peur d’être importun en lui annonçant mon arrivée.
Malgré mes précautions, je ne restai que trois jours à Semur. M. de Buffon apprit, par une lettre de Paris, que j'étais parti pour sa terre : il eut aussitôt, au milieu même de ses douleurs, l'attention de m'envoyer un exprès; de me faire dire que, quoiqu'il ne vit personne, il voulait me voir; qu’il m’attendait chez lui, et me recevrait dans les intervalles de ses souffrances. Je partis à l'instant. Quelle palpitation de joie me saisit, lorsque j’aperçus de loin la tour de Montbard, les terrasses et les jardins qui l'environnent ! J’observais la position des lieux, la colline sur laquelle cette tour s'élève, les montagnes et les coteaux qui la dominent, les cieux qui la couvrent. Je cherchais le château de tous mes yeux. Je n'en avais pas assez pour voir la demeure de l’homme célèbre auquel j'allais parler. On ne peut découvrir le château quelors-