Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait

DÉTAILS SUR LA SOCIÉTÉ D'OLTEN 221

« panique de nos vieillards. » — Je remerciai ces messieurs de leur confidence, mais je me plaignis à eux de ce qu’ils ne me l'avaient pas faite plutôt; je leur dis que si j’avais pu deviner | qu'une portion de l’assemblée conçût de moi cette glorieuse et charitable idée, malsoré tout le plaisir que me faisait leur compagnie, il y avait longtemps que j'aurais pris congé de l'académie d'Olten. En même temps je voulus aller trouver M. Sehloutz pour lui faire mes remerciements, et lui dire amicalement mon avis; mais on avait eu la précaution d'attendre que M. le conseiller fût parti. Je puis bien dire qu’il n’est sorte de caresses et d'honnêtetés que ces jeunes Helvétiens n'aient employées dans le peu de moments que j'ai passés encore à O/ten pour me faire oublier le désagrément que j'avais éprouvé. Ils redoublèrent d’attentions et de soins. Pendant le diner qui suivit, dans l'ivresse de ces chansons où l'éloge rodomont de la liberté suissesse couronne le repas, ils imaginèrent de boire à ma santé dans la coupe de Guillaume Tell et de boire en même temps à /a liberté française. Ce fut un mouvement très brillant de leur part, très sensible pour moi. Une centaine de personnes suivit