Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait
ÉLOGE D'ATHANASE AUGER 233 sévérité qu'eût fait un envieux, si l’idée d’envieux pouvait naître quand on parle de l’abbé Auger. En même temps il publia, et un texte grec plus correct, etune version latine conforme à ce nouveau texte. Ainsi Auger grava pour l'éternité l’objet de son admiration dans les trois idiomes du monde qui ont eu le plus d'influence. Le même jour Paris, Rome et Athènes, reçurent le même bienfait des mains d’un savant français. Démosthène, poursuivi à travers les siècles, Démosthène étonné, ressuscita dans sa propre langue, et pour rappeler ici une expression usitée par les anciens qui se servaient du mot prince, dans un sens un peu différent du nôtre, grâce au soin du laborieux Auger, le prince de l’éloquence ancienne reconquit sa domination dans tout l’empire littéraire.
Il y a des écrivains qui se liennent heureux d’être venus à bout d’un seul ouvrage, et qui bornent les prétentions de toute leur vie à un éclair de célébrité. L'abbé Auger ne pouvait pas connaître un tel repos. Représentant de Démosthène, il sentit que toute l’éloquence grecque et romaine avaient droit d’attendre de lui les mêmes services ; cette éloquence, si majestueuse et si