Opinion de Georges Couthon sur le jugement de Louis XVI
29 la libre communication des pensées, et tant d’autres qui ont, déjà été mises en avant, seront reproduites, discutées et délibérées.
Citoyens, à Dieu ne plaise que je veuille prétendre ou même insinuer que le despotisme ait ici des agens; mais ce que je sais bien; ce qui m'affige, celqui me désespère, ce qui me tue, c’est que la mésure du renvoi aux assémblées primaires ou de, l'appel au peuple est, de toutes celles que la politiquela plusprofonde,la plus subtile, la plus raffinée des despotes puisse concevoir, la plus certaine pour nous perdre. Ils savent bien, les scélérats, que nulle puissance au monde ne pourra nous vaincre si nous restons unis; c’est done à nous armer les uns contre les autres qu’ils doivent s'attacher, c'est donc par nos propres mains qu'ils doivent chercher à nous déchirer et à opérer notre ruine; prenez-la, Citoyens, cette mesure, et vous servez les ennemis de la France, mieux que ne les serviraient toutes leurs armées; vous devenez la Providence des tyrans, et vous perdez en un jour tous les droits que vous aviez acquis à la reconnaissance des peuples ; vous vous avilissez, vous vous anéantissez sans ressource; je ne vois plus ici de Convention nationale, je n’y vois plus qu'un assemblage d'hommes pusillanimes sans force, sans caractère, sans énergie, que bientôt la confiance et la considération publiques abandonneront, et qui cesseront dés lors de former dans l'État, ce