Portalis : sa vie, et ses oeuvres
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2 PORTALIS dès cette époque, un sujet d’étonnement pour Portalis :
«… Mais, ma bonne amie, quelle ville que Paris! » C’est un amas de poussière et de boue. Les maisens » sont élevées dans huit jours. Mais elles ne sont pas » plutôt achevées qu'elles menacent ruine.
» Les promenades sont magnifiques; mais c’est un » chaos. Pendant toute la journée, on est entouré de » jeux, de spectacles, de foires, d’objets de dissipation. » Tout est artifice. On dirait qu’on ne veutamuser que » des enfants. Tu n’as pas idée de la ridicule légèreté » de tous ces établissements que le plaisir consacre à » l'ennui.
» À tout prendre, j'ai beaucoup plus rencontré » de personnes qui s’ennuient que de celles qui s’a» musent.
» Les sociétés sont méchantes comme celles d’Aïx, » et je vois que les anecdotes remplissent partout le » fond des conversations. En un mot, ma bonne amie, » c’est ici tout comme là !. »
Ne pourrait-on pas dire aussi: c’est aujourd’hui tout comme alors?
Les faiblesses gouvernementales et les misères administratives n’étaient pas oubliées dans le tableau :
« … Quand on examine tout ceci de près et qu’on en » désouvre les ressorts, on voit, disait-il?, combien » nos remontrances sont souventinutiles. Nouscroyons » que les établissements tiennent à des systèmes que
1. Lettre à Mme Portalis, du 31 août 4782. 2. Ibid., du 3 septembre 1782.