Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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apparu à lui-même, le plus grand héros de ce siècle, l’auteur a puisé à toutes les sources.

ILest vrai que de toutes, il ne s’est pas également servi. Loin de les utiliser au même degré, il a écarté tout ce qui aurait pu mettre une ombre sur le visage de son modèle. Je n’ai pas à critiquer le procédé et pas davantage à le louer. M. Arthur Lévy a fait pour l'Empereur ce que les hagiographes ont fait pour les saints et les saintes dont ils nous ont parlé. Il s’est surtout appliqué à faire tourner à la gloire de son personnage les moindres traits de cette existence si pleine. Le mal qu’on a dit de Napoléon, ce qui a étéécrit sur ses défauts, ce qu’on a constaté de ses fautes, M. Arthur Lévy ne le rappelle que pour en laver sa mémoire. Encore une fois, c’est un système. Bon ou mauvais, je laccepte tel que l’auteur nous impose, et de ce suggestif volume, je ne veux retenir que ce qui contribue à marquer la place que tient l’amour dans l’existence de l'Emperenr.

Aussi bien, loccasion'est propice pour restituer au souvenir de cet homme qui, dans ses conceptions, dépassa parfois la mesure de lef-

fort intellectuel au point de paraître surhumain,