Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

L'ALLIANCE RUSSE SOUS LE PREMIER EMPIRE 953

immobiles dans la fixité où elles avaient été saisies,se meuventsoudain, deviennent vivantes sans qu’on puisse comprendre par suite de quel phénomène. C’est la même illusion que nous donne la lecture des récits de M. Albert Vandal. Nous voyons marcher et agir ses personnages dans un décor que noussentons non moins exact que ce qu’il encadre,et les événements auxquels ils sont mêlés prennent à nos yeux l'importance et le relief des choses vécues.

Voilà, disons-le, la vraie manière d'écrire l’histoire. C’estcellede Micheletetd’Augustin Thierry. Il n’en est pas de plus sensationnelle, de plus révélatrice des âmes qu’il faut connaître dans tous leurs dessous si l’on veut expliquer les événements et se les expliquer; il n’en est pas de plus féconde. M. Albert Vandal a le droit de se rendre cette justice qu'il a épuisé le sujet qu'il avait voulu tirer au clair. Après lui, tout est dit, et nous ne saurions lui décerner plus juste éloge.

Dans l’histoire générale du premier Empire, tout ce qui a trait aux relations de la France avec la Russie forme un épisode spécial, dont les péripéties tantôt résultent des autres événements de cette époque et tantôt les modifient. Tel le cou-

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