Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

58 POUSSIÈRE DU PASSÉ

D’ailleurs, elle a un chef, la Jeunesse dorée, un chef auquel elle obéit aveuglément et qui n'est pas un royaliste. Ce chef, c’est Fréron, un des plus abominables malfaiteurs de ce temps, l’ancien complice de Fouché, de Couthon, de Collot d'Herbois, de Carrier; le proconsul qui a terrorisé le Midi, qui, en nivôse de la deuxième année républicaine, a requis douze mille maçons pour raser Toulon et Marseille, ‘s’est fait gloire d’avoir fusillé huit cents Toulonnais et institué une commission militaire qui va « un train épouvantable pour les conspirateurs », et grâce à laquelle les grands coupables tombent « comme grêle, sous le glaive de la Loi ».

Le voilà, le général des Muscadins. Il dirige un journal : l’Orateur du Peuple. « Les feuilles de Fréron, dit l’éditeur de ses mémoires, étaient impatiemment attendues par une foulede jeunes gens ardents,tumultueux, irrités des maux qu'ils avaient soufferts, des pertes qu’ils avaient faites et qui, portant des collets noirs, de la poudre et des cadenettes, poursuivaient, en chantant je Réveil du Peuple, les hommes à cheveux plats, à carmagnole, à bonnets à poil. L'Orateur du

Peuple leur indiquait les périls qu'ils avaient à