Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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les voluptés de l’amour, les plaisirs mondains, le dilettantisme des salons, les toilettes des femmes, la bonne chère, les lieux où l’on s'amuse, il le remet en honneur. Balayeur d’immondices, il accomplit, en se jouant, la besogne que nul encore n’avait osé tenter. Vienne le maître de demain, il trouvera la place nette. Quel qu'il soit, cette jeunesse, s’il lui donne les satisfactions qu’elle exige, l’acclamera. Pas de convictions, mais des appétits, une inextinguible soif de représailles, un immense besoin de salubrité, voilà ce qui la caractérise.

On a beaucoup disserté sur les Muscadins. D'un côté, on les a exaltés à l'excès ; de l’autre, conspués à outrance. Ils ne méritent ni cet excès d'honneur, ni cette indignité, car, s’ils ont été l'expression brutale, impertinente et souvent cruelle de la réaction thermidorienne, ils en ont été aussi les instruments logiques et nécessaires. Toute tyrannie, je l’ai dit, qu’elle vienne d’enhaut, qu’elle vienne d’en bas, engendre fatalement une réaction dont elle seulemérite de porter la responsabilité, parce qu’elle en est l'unique cause. Plus la tyrannie a été impitoyable et plus

est violente la réaction. La jeunesse dorée de