Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. 5r

il convient de caractériser encore par quelques faits le gou-vernement qui paraissait les conduire. |

Le dernier comité de salut public avait ouvert une négociation d’un assez grand intérêt, que le directoire termina. Il s'agissait de l'échange de la fille de Louis XVI, encore prisonnière au Temple , contre des Français retenus par différentes violations du droit des gens dans les prisons d'Autriche. !

Cette puissance avait gardé et traité avec la plus grande sévérité les prisonniers que Dumouriez avait livrés au prince de Cobourg : c’étaient Camus, Quinette, Bancal et Lamarque, tous quatre membres de la convention, et le général Beurnonville. Peu de temps après, un autre membre de la convention, Drouet , était tombé au pouvoir de l'Autriche. Il était dans Maubeuge , lorsque le prince de Cobourg, alors victorieux, s’approcha de cette place et du camp retranché qui la couvrait, pour en faire le blocus. Soit qu’il fût frappé du danger personnel qui le menacait, si les Autrichiens le saisissaient dans Maubeuge; soit, comme il le prétend, qu’il voulût procurer des secours à la ville assiégée, il en sortit avec un détachement de vingtcinq hommes. Un poste ennemi rencontra sa petite troupe : Drouet évita, par la fuite, un combat trop inégal. Poursuivi par quelques hussards, il fut obligé de se rendre. Il déclara aux officiers autrichiens son titre de membre de la convention, et son nom célèbre par les malheurs du roi et de la reine de France, qu'il avait arrêtés dans leur fatal voyage de Varennes. Nu, chargé de chaînes, il fat pendant deux jours promené dans le camp; les généraux, les émigrés et les soldats rivalisaient entre eux à qui l’accablerait de plus de tortures et de plus d’outrages. Il fut conduit dans une forteresse. Il imagina, pour en sortir, un moyen conçu par le plus imprudent désespoir , et préparé avec une fongue patience. À l’aide d’un parachute qu’il avait construit avec ‘je ne sais quels mauvais matériaux, il entreprit de se précipiter d’une fenêtre très-élevée. Sa chute, suivant sa relation, s’accélera beaucoup au-delà de ses calculs. Il tomba sur une muraille où son pied se brisa. Vaincu par la douleur, après une longue attente, il fut obligé d'appeler par ses cris une sentinelle, et fut ramené dans sa prison.

Deux autres Francais, arrêtés au mépris de la loi la plus sainte des nations, éprouvaient les mêmes rigueurs : c'étaient les ambassadeurs Maret et Sémonville. Le premier avait été envoyé auprès de la cour de Naples, le second auprès de la Porte-Ottomane. Ils voyageaient ensemble, et se rendaient, par le pays des Grisons, en Italie. Les Griso

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