Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. ja

guerre, he semblait fait que pour elle, Né à Arbois, en Franche-Comté, de parens pauvres et ôbscurs , il avait appris, et dans sa jeunesee il avait enseigné les mathématiques chez des moines. Il franchit bientôt cétte monotone -ænceinte. Il se voua aux armes, «et-devinten peu d'années sergent d'artillerie. Les lois de l’ancien régime lui auraient prescrit de vieïllir-dans ce grade, qu'il avait obtenu à 25 ans. La révolution vint, la guerre éclata; Pichegru porta dans les armées tout ce qui attire l’attention des chefs et l'affection des soldats. Sa taille haute ét sa figure assez régulière n’avaient ni üne noblesse mi une élégance remarquables ; mais tout exprimait en lui cette fierté tempérée , ce mélange de réserve et de franchise qui distinguait particulièrement les militaires plébéiens , qu’une dénomination ingrate appelait officiers de fortune.il s'était :endurci aux fatigues , avec ce ‘soin etcette vigilance qu'y mettent ordinairementiles hommes qui ont de grands desseins à accomplir. Il obtint des grades successifs en faisant de belles sactions. Soit que da guerre occupât toutes ses pensées , soit qu’uneambition déjà mûrie le dirigeât'et le contint, il servait la révolution sans paraître rién comprendre ni à sésiprincipes ni au choc deses factions. Il remplaça souvent des ofliciers-généraux destitués, dont il n’avait:point provoquéla destitütion : ilmn’était ni dénoncé ni dénonciateur.

Lorsque les lignes de Weissembourg furent prises sur les Français, et que la désertion de trois de leurs généraux indiqua quelle corruption s'était répandue dans l’armée , un vengeur inexorableet féroce, Saint-Just, ‘envoÿé par la convention, vint effrayer l’armée du Rhin elle-même. et se servit de la terreur pour ramener ‘ou plutôt pour créer une discipline sombre et silencieuse, telle «enfin que les Français, sous la monarchie, n’auraient pu la supporter. Al jugea le flegmatique Pichegra propre à ses desseins. IL isut deviner son génie militaire, et crut à ‘son incapacité politique. Au milieu d’une saison rigoureusetet de l'appareil de terreur déployé par Saint-Just, Pichegru rallia, organisa et parut presque renouveler une armée qu'une déroute ignominieuse avait raménée aux portes de Strasbourg. J'ai dit comment, avec le concours de Hoche ; Qui commandait l’armée de la Moselle, il fentra victorieux dans les lignes de Weissembourg. La gloire de ce beau fait devintentre ces généraux un sujet de contestation. Leur rivalité prit bientôt le caractère ‘de l'inimitié. Un terrible tribunal, le comité de salut public, se rendit arbitre delleurs débats, prononca en faveur de Pichegru, destitua, emprisonna et menaça du supplice:son jeune rival,