Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. 05

l'insalubrité du sol le plus malsain de l'Italie. Outre une garnison nombreuse et bien approvisionnée , sous le feu de laquelle il élevait ses travaux et lancait sur le lac une flottille guerrière , il avait à repousser deux armées autrichiennes. Daus l’une, étaient les débris de l’armée de.Beaue lieu » qui s'étaient relevés par des renforts continuels ; l'autre était beaucoup plus redoutable. Sous la conduite de Wurmser, elle descendait du Tyrol , et se portait à la droite et à la gauche du lac de Garde. Depuis l'ouverture de la guerre , l'Autriche n’avait pas fait un effort aussi énergique et aussi bien calculé que celui-ci. C'était de son armée d'Allemagne , qui, depuis plus d'un mois, battait en retraite devant le général Moreau, qu’elle avait osé détacher une partie de ses meilleures troupes pour les opposer à Bonaparte. Le cabinet de Vienne savait enfin prévoir les mouvemens concertés entre nos armées à de longues distances ; il ne doutait pas que le général Bonaparte ne tendiît bientôt à traverser le Tyrol pour établir ses communications avec larmée du général Moreau , qui, par une suite de victoires vivement disputées, allait se placer au pied de ces montagnes. Ce fut Bonaparte que l’Autriche parut craindre davantage. Elle voulut l’accabler du poids de toutes ses forces. Déjà’ deux armées l’environnaïent, une troisième se tenait prête à traverser les états de Venise ; une quatrième, qui devait suivre la même route, se formait à Vienne, sous l'inspiration de tous les nobles sentimens que l’honneur éveille dans une monarchie. Les jeunes gens les plus distingués de cette capitale s’armaient à la voix de la patrie, à la voix de l’impératrice et de toutes les dames de la cour, et brülaient de se mesurer avec l’armée de Bonaparte. C'est lui seul que nous allons envisager pendant toute la durée du siége de Mantoue. Après avoir exposé ce grand événement, nous cesserons quelque temps de suivre sa marche victorieuse , pour nous occuper des deux armées francaises qui, sous la conduite du général Moreau et du général Jourdan , étaient entrées en Allemagne. Nous dirons seulement que ces deux armées n'avaient connu que des triomphes lorsque le siége de Mantoue fut entrepris ; que, long-temps avant la reddition de cette place , elles s'étaient retirées sur le bord du Rhin, et que Bonaparte resta pour chercher une autre route de Vienne.

Le 11 thermidor , le feld-maréchal comte de Wurmser ayant déjà établi les communications de son armée du Tyrol avec l’armée autrichienne campée sous Mantoue et qui était également sous ses ordres, se présente devant le poste de la Corona , qu’occupait la division du général Massena, Il