Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
250 APPENDICE.
Vauguste Marie-Thérèse, et on ne manqua pas de rappeler Îe Tu felix Austrià nube. On assure que Napoléon avait désiré, à Paris, la présence de son beau père; que Francois avait d’abord consenti à se prêter à cette demande, mais que son conseil, redoutant quelque piége machiavelique, l’en avait détourné.
Napoléon parvenu, au dernier point de son. élévation , éprouva tous les vertiges de l’orgueil. 1] étouffait dans l’univers : il pensa que rien ne pouvait plus lui résister, et il imposa ses lois avec tant de violence, qu’il détermina contre lui, l'insurrection générale de tous les peuples , et des
rinces même qui étaient son ouvrage. Une de ses premières fautes, fut d’offenser, de disgracier le ministre Fouché qu'il soupconnait d'intelligence avec Bernadotte , pour élever ce dernier sur les ruines du trône impérial. Après la mort du prince de Sleswig-Augustembourg , le maréchal prince de Ponte-Corvo , avait été choisi par le vœu unanime des Suédois, pour succéder à Charles XIIT , lequel l’adopta aussitôt pour son fils. Bonaparte, qui non-seulement n’exerca aucune influence sur la détermination des états de Suède, mais à qui cette détermination n’était pas agréable, crüt avoir le droit d’asservir, à ses volontés le prince royal. Celui-ci, pénetré des obligations qu'il venait de contracter, refusa de favoriser les usurpations de l’empereur Napoléon, aux dépens de sa nouvelle patrie, et fut bientôt dans la nécessité de se déclarer contre lui.
La Russie et la Suède étaient les seules puissances qui missent un frein à sa dévorante domination. Alexandre était revenu de l'erreur où l’avaient entraîné les conférences d'Erfart. Avec de la modération on pouvait rétablir l’harmonie entre les deux gouvernemens {1) ; mais unegrande guerre contre la Russie , destinée à la reléguer au fond de l’Europe, à en faire une puissance orientale { c'était l'expression reçue), était l'idée favorite de l’empereur , et n’attendait pour 8e développér , que l’heure à laquelle elle pourrait se placer avec opportunité. On devait faire pour la Russie , ce qu'on proclamait depuis vingt ans à l'égard de l'Angleterre. L’axiôme de la diplomatie française, comme nous lPavons déjà vu, était que l'Angleterre, en sa qualité de puissance insulaire, devait être exclue de toute participation aux affaires du continent. L'occupation des forteresses prussiennes , l’accumulation des approvisionnemens militaires dans Dantzig: l'agglomération des troupes francaises entre l'Oder et la Vistule, l'alliance de l'Autriche et de la Prusse, tels fu-
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(1) De Pradt. |