Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

252 APPENDICE.

à l'empereur les classes les plus influentes des citoyens. Le congrès de Prague semblait cependant promettre le repos à l'Europe. Cet espoir fut déçu : on en a accusé l’orgueil intraitable de Napoléon qui ne pouvait renoncer à la domipation universelle et avait rêvé qu’il était prédestiné à devenir le maître du monde. L'empereur, son beau-père, se déclara contre lui; mais la fortune accoutumée à lui obéir ne l'abandonna point tout-à-fait. Dresde vit fuir devant lui les Autrichiens , et Moreau , qui revenait d'Amérique et s'était rangé sous l’étendard de la Russie, trouva la mort en combattant contre son pays. Le prince royal de Suède, à qui les intérêts de la nation qu’il était chargé de défendre, donnaient des droits que Moreau n’avait pas , repoussa l’armée dirigée contre Berlin : un mouvement de retraite commenca; Leipzig et Hanau furent témoins des derniers efforts de la valeur française, et, à la fin de 1813, Napoléon se trouva presque resserré dans les anciennes limites de la France. "ous ses alliés l'avaient abandonné. Les Anglais et les Espagnols se montraient au pied des Pyrénées : l'empire était menacé de toutes parts. Le prince Eugène résistait encore avec succès en Italie; mais bientôt la défection du roi de Naples (Joachim), qui s’unit à la coalition de l'Europe, lui ôta les moyens d'opérer, de ce côté, une diversion décisive. L'empereur, de retour dans sa capitale, cherche à ranimer Vopinion. Il demande à son conseil-d’état le moyen d’obtenir des hommes et de l'argent. Le corps-législatif rompt enfin le silence que lui impose la constitution ; il ose parler de la paix et demander des assurances qui puissent la gavantir à la nation. Le despote indigné traite les membres de cette assemblée de factieux. « Retournez, leur crie-t-il, » dans vos départemens ; je suivrai de l'œil ceux qui ont » de mauvaises intentions... Sous trois ou quatre mois nous » aurons la paix, et vous vous repentirez de votre mauvaise » conduite. Je suis de ces gens qui triomphent ou qui meu» rent.» Il s’abandonne alors à sa foriune et commence l’étonnante campagne de 1814. Jamais sa prodigieuse activité ne lui fournit tant de ressources avec d’aussi faibles moyens. Brienne , Champ-Aubert, Montmirail , etc., attestent, la fécondité de son génie. Les alliés tremblent encore devant lui : on traite avec l’empereur. Celui-ci toujours inflexible refuse de souscrire aux conventions du congrès de Châtillon. Les Bourbons, qui dès le 12 mai 1813, avaient rappelé, dans un manifeste leurs prétentions au trône de France, se mettent en mouvement. Le chef de cette famille de proscrits fait des promesses ; des rivages de la Grande-Bretagne” il jure le maintien des corps administratifs et judiciaires , l'oubli