Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

INTRODUCTION. 9

nant que l'attaque du 7 nivose (27 décembre), dont les dispositions furent réglées par le général Pichegru. Deux divisions , dont l’une était commandée par un Hollandais réfugié , le général Daendels, passèrent la Meuse devant l'île de Bommel, s’emparèrent de cette place et du, fort Saint-André. Tout ce que les Anglais, les Hollandais , les Hessois occupaient de forts, de redoutes, de batteries sur une étendue de douze lieues, depuis Grave jusqu’au-delà de la rivière de Merck , fut emporté à la baïonnette ; les lignes de Bréda furent forcées par les divisions du général Bonnaud et du général Lemaire, qui étaient cantonnées autour de cette place. Près de cent pièces de canon et d'immenses magasins furent abandonnés par les Anglais «et les Hollandais. Peu de jours après cette attaque générale, dont le succès avait été complet sur tous les points, les Français passèrent deux fois le Wahl, d’abord au-dessous : de Nimégue, et ensuite au-dessus de la même ville. Les glaces favorisèrent le premier de ces passages ; elles n’avaient pas assez de consistance pour le second. Les Français se réjouirent dans cette occasion de ne plus triompher à l’aide des moyens fournis par la température du ciel. Le Wabhl fut passé au-dessus de Nimégue, sur de faibles bateaux , où se jetèrent à l’envi les grenadiers. Le général Macdonald , que nous retrouverons dans le cours de cette histoire, conduisit cette expédition , l’une des plus difficiles et des plus glorieuses de la campagne. Les Anglais et un corps d'Autrichiens commandé par Alvinzi avaient élevé des batteries sur les digues du Wahli, dont Macdonald s’empara après une faible résistance des premiers et une défense obstinée des seconds.

Dès-lors plus de combats, plas d'obstacles; le peuple conquis semble un peuple allié qui s'avance au devant de ses libérateurs : les Anglais, les Autrichiers , les Hessois abandonnent les forts qui leur sont confiés. Ces défenseurs qui s’éloignent laissent plus de traces de lears fureurs que les conquérans qui s’avancent. Ils vont se retrancher derrière le Leck et l'Yssel, barrières qui ne les défendront pas mieux que le Wahl. Les partisans les plus zélés du stathouder fuient. Enfin , au nom de la crainte et de l'intérêt , il se forme dans toutes les villes de HolJande une froide et presque inutile insurrection contre des magistrats déconcertés dans toutes leurs mesures. On se déclare ami des Français; on a recours à tous les soins à toutes les recherches de l'hospitalité envers ces vainqueurs indigens, devant qui sont exposés les trésors accumulés par une longue économie. On parle avec ce -maîtres nouveaux le langage de la liberté,

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