Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)
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entre les mains la souveraine puissance, quand, seul dans la balance, il faisait équilibre avec tout le peuple. On vous reproche l’adresse du 30 mai 1793; mais on ne dit pas qu’en septembre 1792 (1) vous fûtes des premiers à féliciter la Convention Nationale sur son décret qui constitua la France République. On ne dit pas qu'en décembre 1792, vous avez demandé la mort du tyran. On ne dit pas qu’en août 1793 vous avez adhéré à tous les décrets de la Montagne. On ne dit pas que, depuis la Révolution jusqu’à l’époque de la guerre de la Vendée, vous aviez des clubs ambulants, qui se répandaient dans les différentes parties du département de Maine-et-Loire pour détruire l’esprit du fanatisme qui y régnait, et propager les principes de l'égalité et de la liberté. On ne parle pas de vos sacrifices, et cependant ils sont incalculables : il n’y a peut-être pas une seule famille à Angers qui n’ait à offrir à la patrie le sacrifice, ou d’un fils, ou d’un père, ou d’un mari, ou de sa fortune entière (2). — On vous reproche l’a-
(1) Nous ajouterons qu’en août 47992, sous les murs de Sedan, le traître Lafayette fait arrêter les députés de l’Assemblée Législative, qui venaient annoncer la suspension du tyran; il cherche à corrompre l’armée; il harangue les soldats: plusieurs paraissent écouter ses perfides suggestions. Mais la compagnie des grenadiers du premier bataillon de Maine-et-Loire, qui faisait partie de l'avant-garde, ne le laissa pas achever : elle fit entendre des cris répétés de Vive l’Assemblée Législative, vive la Nation, au diable les intrigants | Cet enthousiasme républicain stimula les autres bataillons, et ce vil corrupteur reçut l'accueil qu’il méritait. Ces braves grenadiers eurent l’ordre de quitter l’armée sur-le-champ. Ce trait de courage et de patriotisme leur mérita une lettre de félicitation de l’Assemblée Législative (Note de Baudin).
(2) Plus de cinq cents pères de famille d’Angers ont été sacrifiés à l’attaque de Beaulieu et de Saint-Lambert-du-Lattay, le 19 septembre 1793, pour avoir soutenu seuls le feu des brigands, tandis que l’armée commandée par Duhoux était en déroute. Il serait difficile de calculer les autres pertes qu'Angers a faites dans toutes les affaires de la Vendée et sur les frontières, — Le