Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)
fides. Sans eux vous eussiez triomphé toujours, ou plutôt vous auriez arrêté cette malheureuse guerre dans son origine et que vous terminerez encore en dépit d'eux. La plupart de vos généraux étaient ou des traitres ou des lâches, ou des ivrognes, ou des ignorants. Nous savons que la victoire du siège d'Angers n’est point leur ouvrage, et c’est peut-être parce que celui qui devait combattre avec vous était dans son lit, au plus fort de l’attaque, que vous avez triomphé. Nous savons que, tandis que la brave garnison, soutenue par la garde nationale d'Angers, encouragée par les représentants du peuple, par vos magistrats (4), par l’intrépide Ménard, par vos femmes et vos filles, faisait des prodiges de valeur, ce général, au mépris des ordres du commandant de place, tenta plusieurs fois de passer les ponts; sa conduite, ses manœuvres paraissaient n'avetr pour but que d’opérer une déroute générale (2).
(1) Le citoyen Lebreton, officier municipal, fut tué sur le rempart; il emporte, avec la gloire d’être mort à son poste, les regrets de ses concitoyens, sans en excepter un seul. Pendant tout le siège, il a déployé des talents que l’amour seul de la liberté et le danger peuvent donner; général, ingénieur et magistrat tout ensemble, on le voyait partout; on peut ajouter à tout cela que faisant un commerce considérable d’épicerie, il n’a jamais rien vendu au-dessus du maximum; dans tous les temps, il a été fidèle observateur de la loi, comme il est mort pour elle. La patrie récompensera sans doute, dans sa veuve et ses enfants, le zèle et le dévouement de cet intrépide magistrat; cette femme, aussi recommandable par ses vertus que par son bo est enceinte d’un troisième enfant et Chargée d’un père de 80 ans; elle a perdu dans la même journée son mari, sa maison, ses effets, son fonds de boutique et son crédit. Si la Convention nationale en avait été instruite, cette infortunée ne serait pas en proie à la plus affreuse misère (Note de Baudin).
(2) Lors du siège d’Angers, qui eut lieu le 3 et le 4 décembre 1993, le second bataillon de la Garde nationale d'Angers, placé pour soutenir lattaque à la porte Cupif, aperçut un mouvement confus qui s'élevait autour de lui. Ce désordre était occasionné par le bataillon des volontaires qui le précédait, et qui abandon-