Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)
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À la séance du 23 septembre, on lit une lettre de Trotouin (1) par laquelle il fait part que Baudin est sensible à l'intérêt que la Société a témoigné pour lui procurer la liberté. Quelque temps que soit prolongée sa détention, il n’oubliera jamais les frères d'Angers, en qui il a reconnu le patriotisme le plus prononcé.
Le représentant du peuple Guyardin, qui assistait à la séance de la Société Populaire, le 28 septembre, fut sollicité également de mettre en liberté Baudin. Il répondit que, puisque lopinion publique parlait à l’avantage de ce détenu, il le mettrait en liberté, après qu'il aurait reçu les pièces faisant connaître les motifs de son arrestation.
Enfin le 4 octobre 1794, Philippe Baudin écrivait, d’Amboise, à la Société Populaire d’Angers et aux Angevins : « En obtenant ma liberté des représentants du peuple Bézard et Guyardin, vous avez augmenté de moitié mes obligations; je venais de la recevoir du Comité de Sûreté Générale, et c’était encore votre ‘ouvrage. Cette double récompense était bien due à votre zèle patriotique. Je vous félicite, frères et amis, d’avoir au milieu de vous ce. qu’on peut appeler des représen-
{1} Trotouin était administrateur de la maison de détention du Calvaire. Il présenta une pétition à la Municipalité d'Angers pour obtenir un certificat de la conduite tenue en cette ville par Baudin. Voici la pièce que les officiers municipaux lui délivrèrent, le 40 septembre : « Nous membres composant le Conseil général de la commune d'Angers certifions que, pendant que Baudin a séjourné à Angers, il s’est comporté en vrai et intrépide républicain. Au funeste système de Terreur qui existait en cette commune, il sut par sa conduite et ses discours hardiment véridiques ranimer le courage abattu de nos concitoyens. Persuadés que sa détention qui existe depuis six mois, n’a pour principal fondement que sa conduite en cette commune, et voulant autant qu’il est en nous rendre justice à la vérité, nous avons délivré le présent au citoyen Baudin pour.lui servir et valoir ce que de raison. » (Délibération de la Municipalité).