Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ. 165

Le 3 janvier 1791, sur la proposition de Barnave, l'Assemblée décide que ce délai de huit jours prendra fin le lendemain.

Ce que fut la séance du 4 janvier, où le clergé, placé entre le déshonneur et la misère, répondit par un refus à cette sommation, tous les historiens de la Révolution l’ont raconté, et il suffit de le rappeler ici brièvement. Le clergé comptait dans l’Assemblée un peu plus de trois cents prêtres dont quarante-cinq évêques. Plusieurs de ceux-ci, au nombre d’une quinzaine, avaient regagné leur diocèse. Sur les trente qui siégeaient le 4 janvier, il n’y en eut que quatre qui prêtèrent le serment : Loménie de Brienne, archevêque de Sens; Talleyrand, évêque d’Autun; Jarente, évêque d'Orléans, et La Font de Savines, évêque

_de Viviers. Et encore, y a-t-il lieu de”constater qu’à l'exception de Talleyrand, ces assermentés, après avoir juré, se refusèrent ultérieurement à conférer l'institution canonique aux évêques élus. « J'ai juré, disait l’un d’eux, mais je ne sacre pas. » À ces quatre noms, il faut ajouter ceux du coadjuteur de l'archevêque de Sens, son neveu, portant le même nom que lui; de Gobel, évêque in partibus de Lydda; et de Du Bourg-Mirondot,