Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ. 467

s’écrie, avec une amertume mêlée de dépit : «Nous avons pris leurs biens; mais, il ont gardé leur

honneur. »

Il

Il n’y a pas lieu de raconter ici les suites tragiques et si connues de cette néfaste Constitution civile, les persécutions exercées contre les prêtres qui n'avaient pas voulu prêter le serment : la spoliation dont ils furent l’objet, puis successivement la proscription, l’incarcération, la mort même, sans parler des peines que bientôt subirent à leur tour ceux-là qui l’avaient prêté, à commencer par Gobel, élu archevêque de Paris, sacré par ce farceur de Talleyrand, et que son apostasie ne put sauver de l’échafaud.

Un jour vint, en effet, où entre les assermentés et les insermentés, les réfractaires, comme on disait alors, la Terreur ne distingua plus. Les assermentés, qui étaient le petit nombre, eurent à souffrir comme les autres de la haine qu'inspirait le catholicisme aux maîtres du jour. Presque par-