Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

14 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

envers elle; il jouira de la confiance des princes; il siégera dans le Parlement; il sera ministre; Chateaubriand l’honorera de son amitié et il apparaîtra alors comme un homme dont la sagesse et la prudence égalent le dévouement. Mais, à l’époque où nous le voyons ne pas craindre de jouer sa vie pour hâter le retour de la royauté, il révèle trop souvent plus de témérité que de prévoyance. Par son audace moins réfléchie que courageuse, par des inconséquences que sa jeunesse seule peut excuser, il compromet la cause à laquelle il s'est voué, et lorsqu'elle a succombé, le comte d'Artois raisonnant avec son frère des causes qui l’ont perdue, accusera les « légèretés de M. Hyde » et exprimera le regret de l’avoir employé.

Nous avons dit qu’en l’envoyant en Angleterre, le chevalier de Coigny lui avait donné pour compagnon le comte de Crénolles. Sur celui-ci, les détails manquent. Nous savons seulement qu'il était, de quelques années, l’aîné de Hyde de Neuville. Sa famille, originaire de Bretagne, était alliée aux Beauvau, aux Chabot, aux Carcado, aux d'Épinay, aux Rohan. Son père, le marquis de Quengo de Crénolles, avant la Révolution