Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMTE DE PROVENCE ET MADAME DE BALBI. 223

tiver et dont ce billet seul m'eût rappelé les charmes et attesté l'existence. J'y réponds aussi promptement que vous me témoignez le désirer, et cela par une marque de confiance à laquelle vous serez sensible. Jetez donc les yeux, je vous supplie, sur le sceau de ma lettre, et si le trajet n’en a pas effacé l'empreinte, vous verrez l'éclat dont le Roi vient de le couvrir. Autour de l'écusson de France, vous trouverez cette simple légende: 21 juin 1791, souvenir bien précieux pour vous et pour moi, et que les bontés de la sensibilité du Roi veulent faire passer aux races futures. »

Si l’on se souvient qu'à Coblentz, Monsieur ayant offert une épée à son libérateur, Mme de Balbi l’avait détourné d’y mettre une devise, on pensera que la lettre qu’on vient de lire dut être pénible à l’ancienne favorite. Ce fut d’ailleurs l'unique vengeance de d’Avaray. Elle porta coup, et Mme de Balbi se reconnaissant vaincue, cessa de solliciter. T'elles furent les circonstances qui, en précipitant la disgrâce de la favorite !, per-

1. Cette disgräce ne devait j jamais prendre fin. On a vu qu en renvoyant Mme de Balbi, le roi lui avait maintenu sa pension

qui était de 2 400 livres par mois. Mais ses embarras financiers, non moins que la conduite ineonsidérée de l’ex-favorite, le déci-