Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

282 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

amitié. Je suis ce que je fus toujours. Je ne te dis pas, cependant : Bientôt, je serai libre. Pourtant, j'espère que l'on sera juste à mon égard. Un homme de mon caractère, s’il a des ennemis, doit nécessairement être perdu. Je n'en ai qu'un, on le dit, à ce moment même, arrêté. Que fait ma bonne, ma chère Adélayde? Qu'elle m'aime bien et toujours. Toyras m'a dit beaucoup de choses. Écris-moi, fais-moi écrire par ma femme. Console ton épouse, ma sœur, mon frère et Adélayde. Le juste ciel m'a protégé jusqu'ici. Je compte beaucoup sur lui. L'idée du crime n'entra jamais dans mon cœur... Donc... Le certificat de la société me sera peut-être utile. Je désirerais que celle de Metz m'en envoyât un pareil ou, plutôt, l’envoyât au Comité de Salut public. Quel que soit mon sort, mon cher ami, je me regarde comme membre de ta vertueuse famille. Que de secrets j'ai à verser dans ton sein... Mon cher Déchaux, écris à Debelle et dis-lui que je lui ordonne d’être circonspect et de se ménager. Son caractère vif pourrait lui faire renouveler la scène de Metz, ce qui est fort inutile. Adieu, mon ami, conserve à jamais mon souvenir. Peut-être, t’'embrasserai-je

bientôt, peut-être... Adieu mon ami, embrasse ta