Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 25

Dans plusieurs entretiens avec Windham, préposé au département de la Guerre, il s'était efforcé de lui démontrer que les provinces de l'Ouest offraient de plus puissantes ressources que celles du Midi. Appuyé dans ses dires par Hyde de Neuville, il avait affirmé qu’on pourrait renverser le gouvernement de Bonaparte, au milieu même de la capitale, si l’on saisissait le moment où un prince débarquerait et si l’on obtenait des fonds suffisants pour préparer d'avance cette révolution. Il insistait sur la possibilité de s'emparer d’un port. À défaut de celui de Brest, si la conquête en semblait trop difficile, il proposait celui de Calais. L'opinion des habitants et la faiblesse de la garnison en permettraient facilement l'accès. En attendant qu’on occupât Calais, ou Brest, ou même Lorient, il se faisait fort de débarquer par surprise au Croisie, de s’y établir solidement et d'assurer par cette voie l’arrivée en France des secours en hommes, en armes et en munitions, qui devraient être envoyés aux insurgés. Le mémoire qui contient ces propositions mentionnait en outre la nécessité de mettre le général Pichegru, en attendant l’arrivée du comte d'Artois, à la tête du mouvement; il dressait le compte des sommes néces-