Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 33

fait entrer en scène de nouveaux personnages.

Le premier qui se présente à nous, s'appelait de son véritable nom Dierhoff; mais, il en avait pris un autre, et c'est sous celui de Dupérou qu'il était connu. Une certaine obscurité plane sur ses origines comme sur les fonctions qu'il avait exercées. On sait seulement que son père était, sous l'ancien régime, commissaire des guerres, et que lui-même, en l’an IV, avait été employé au ministère des Relations extérieures. Comme il se vante, à plusieurs reprises, de parler cinq langues, on doit supposer qu'il était attaché à cette administration en qualité de traducteur. Nous ne savons, du reste, pour quel motif il en était sorti ni pourquoi, malgré plusieurs requêtes adressées à Talleyrand, il ne put s’y faire réintégrer. Mais c'est probablement par dépit de n'avoir pas obtenu sa réintégration qu'il se décida à passer à l'ennemi.

Sans quitter Paris, il parvint à se mettre en relation avec les émigrés de Londres et à se faire agréer dans l'entourage du comte d'Artois. Très résolument, il offrit ses services. A Londres, on ne se montrait pas plus scrupuleux dans le choix des individus bons à employer que dans celui des moyens d'agir. Dupérou, que, désormais, la cor-

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