Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 35

de Neuville qui s’attendaient toujours à quelque mésaventure. Les informations que Dupérou recueillit de la sorte au profit de ses amis lui étaient fournies par un officier de paix, nommé Clément, employé dans les bureaux, dont, à prix d'argent, il s'était assuré le concours.

Dans ce rôle, Dupérou révélait autant d’habileté que de zèle. Sans doute, il lui arriva de n'avoir pas prévu certaines mesures; des gens furent arrêtés, auxquels il avait affirmé que la police ne s’occupait pas d'eux. De même, plusieurs de ses rapports témoignent de l’insuffisance, de l'inexactitude et même de l’insignifiance accidentelle de ses renseignements. La confiance qu'il inspirait à son parti ne paraît pas cependant en avoir été ébranlée. S'il lui était prouvé que son informateur l'avait trompé, il objectait « que, en matière de police, il y a des opérations qui ne se décident qu'entre le ministre et son secrétaire général ».

Au surplus, il ne se bornait pas à surprendre les secrets de la police. Il avait organisé, pour le bien de la cause, des moyens de correspondance entre Londres et Paris. Parmi les gens qu'il y

employait se trouvait une jeune femme qu’il avait